Mise en scène
et scénographie
Charlotte Michelin et Vincent Arnaud in Les Rostand, représentation au théâtre du Casino de Luchon le 27 juillet 2018.
Dans la droite ligne du FAUST DE ROSTAND, Maude et Philippe Bulinge ont préparé une mise en scène épurée où chaque mouvement des comédiens est chorégraphié pour devenir le prolongement des pensées et des émotions des personnages. Êtres de chairs incarnés par d’autres, Edmond et Rosemonde sont aussi des êtres de papiers qui se sont écrits eux-mêmes au travers de leurs œuvres et de l’image qu’ils ont donnée d’eux-mêmes à leurs contemporains. Mais aussi êtres de chairs à l’existence remplie de blancs, de non-dits, à l’existence recouverte d’un voile de pudeur et de secrets, que la compagnie explore en créant des échos, des effets de miroirs, dans la création scénique.
Edmond Rostand et son épouse se retrouvent ainsi dans un espace indéterminé qui devient tour à tour, par la simple évocation ou la présence d’une affiche ou d’un objet, leur appartement de jeunesse, les coulisses du théâtre de la porte Saint-Martin ou la Villa Arnaga du Pays Basque.
Espace-géographique indéterminé mais aussi espace-temps où s’enchevêtrent les strates de leur existence : la réalité se confronte à leurs souvenirs, les pensées se mêlent au temps présent.
Et les mots des deux amants se confondent avec les mots des personnages de Rostand...
Pour réaliser cette scénographie, la Compagnie Intersignes a fait appel à Camille Lamarque, étudiante aux Beaux-Arts de Beaune.
Sur scène quelques valises qui représentent le voyage dans la mémoire des personnages. Ces valises contiennent des objets symboliques de leur existence mais aussi des robes.
Robes que Rosemonde revêt à chaque changement de tableau et qui rythment la chronologie de leur existence. Chaque robe correspond à une période et évoque une pièce d’Edmond Rostand pour montrer l’importance du rôle de Rosemonde dans le travail de son mari. C ‘est elle qui porte les pièces.
Sur la scène également, un panneau de toiles à la manière de Raymond Haines et Jacques Villeglé. Une superposition d’affiches d’époques différentes pour placer la scène jouée dans une autre perspective : l’oeuvre perdure par-delà la vie de ses créateurs et a sa vie propre.